Guide de survie : Comment bien réussir son café moka ? (la cafetière italienne)

“Le café italien a un goût de café brûlé ” ” je ne peux pas boire ton café, il est trop fort” ” ce n’est pas du bon café “…

Tout bon italien a entendu au mois ça une fois dans sa vie. Et il y a quelques temps, je me serais battue corps et âme et moka pour te prouver le contraire. Je me serais battue oui, au nom de quoi ? D’une vraie défense du goût café sorti de la moka ? Ou plutôt pour la beauté d’une tradition familiale, de souvenirs remplis d’amour, de souvenirs et de café ? Oui parce chaque instant de ma vie est associée à la prise en main de la base de la moka et au tour de vis donnée pour la renfermer.

Si je ferme les yeux, je vois mon papa préparer sa moka le soir pour qu’elle soit prête pour le lendemain. J’entends le bruit teinté de romantisme du café qui monte, la course pour arriver à la gazinière et le café inévitablement sorti de son habitacle. Je vois les repas en famille où l’on se bat pour savoir celui ou celle qui va devoir faire le café. j’entends ma mère, qui depuis 38 ans (mon âge) me dit : hai messo lo zucchero (as-tu sucré mon café ?). Je vois aussi les deux longs confinements, très différents mais tous les deux rythmés par le rituel de la cafetière italienne : au matin pour les premiers échanges, le toc de l’une de mes amies sur la façon de les ranger auprès de l’évier. Oui, je me battrais toujours pour ces instants. Amour éternel pour ma cafetière italienne.

Cafetière italienne : vrai amour et mauvais goût ?

Et aussi paradoxal que cela puisse être, de tous les aliments quotidiens que je consomme de façon différente, en prêtant attention à leurs origines et fabrication, le café n’est jamais passé sous mes radars. Consciemment ? Déni réfléchi ? Chepa trop !
Et il se trouve qu’une partie de ma vie professionnelle m’a amenée à côtoyer des professionnels du café : mon premier contact ne m’a pas convaincue. On m’a parlé d’autres choix de café en commençant par dénigrer celui italien. J’ai eu l’impression que pour me convaincre on devait d’abord me prouver la supériorité de la France sur l’Italie. Drôle de manie que celle de dénigrer les autres en oubliant son propre passé – qui côté café, soyons honnêtes, n’est pas glorieux glorieux hein !
Puis j’ai reconctré d’autres professionnels. Moins élitistes. Moins du le genre “dégonfle ta tête quand tu parles”. Ils m’ont donné envie de m’y intéresser, de tester et peut-être de changer des choses.
J’ai été piquée de curiosité : mais est-ce que le goût est vraiment si différent ? Est-ce que prendre du café en grains et le moudre change vraiment quelque chose ? Est-ce que je peux aimer ma moka mais aussi aimer d’autres café sans être accusée de cocuage? Est-ce que le polyamour est autorisé dans le café ?

Changer de perspectives

C’est au final un peu toujours la même chose : les plus belles découvertes n’arrivent que si tu acceptes de changer de perspectives ! Je t’ai parlé de la découverte du slow coffee et des différents café existants. Figure-toi que du coup ces découvertes m’ont donné envie de révolutionner – et je mesure mes paroles – ma façon de faire la moka le matin.
Goûter d’autres façons de faire du café, ça a commencé à titiller mon palais et peut-être que oui, j’ai commencé à percevoir ce que ça voulait peut-être dire le goût de café brûlé.
Alors j’ai cherché. Du côté italien, cela va s’en dire, parce côté littérature française sur le sujet des mokas, c’est bien bien pauvre. Et, clapclapclap, oui il y a deux ou trois petites choses que tu peux changer dans ta routine matinale pour twister le goût de ton café moka ! Comment réussir ta cafetière italienne en 4 gestes simples.

1. Oui, tu peux nettoyer ta cafetière italienne. Aiiiii-men !

Une moka ne se nettoie pas, elle doit garder le goût du café. Voilà ce que j’ai prêché pendant des années, en m’enguelant même une fois lorsque j’ai vu ma moka toute moussante de liquide vaisselle. Contrairement à ce que je t’ai toujours dit donc, oui on peut (on doit ?) nettoyer sa moka. En faisant toutes mes recherches, j’ai trouvé une analogie qui m’a bien parlé : est-ce qu’on laisse le gras sur une poêle sous prétexte que “ça garde le goût”? Voilà.

2. Peser eau et café. Vas-y pars pas, promis je t’explique.

L’eau et café c’est un peu la base de réussite de ton café. Parce que je ne sais pas si tu as remarqué mais le café, c’est essentiellement de l’eau. Alors oui, avoir de l’eau purifiée par exemple c’est aussi une bon réflexe. Et là je t’ai probablement déjà un peu perdu. Mais avoir la juste quantité d’eau et de café c’est le premier petit truc qui va clairement changer le goût à ton café. Les étapes qui vont révolutionner ta vie :

  • Tu mets de l’au juste en dessous de la valve. Et au moins une fois, pèse-la, fais-moi confiance. A ce point, tu divises par 10 ça te donnera la quantité de café pour ta moka. Que tu ajusteras (oui tu as le droit) en fonction de ton goût.
  • Tu mets ton filtre et ensuite tu mets ton café : pas besoin de le tasser de trop, ni d’en faire une petite montagne. Juste tu arrives à hauteur du filtre.
  • Pour le café : mon deuxième gros changement est un peu un life changer : acheter du café en grains et le moudre tous les matins pour ma moka. J’en reviens toujours pas de comment cela change le goût de ma moka. Et que je suis vraiment en train de t’écrire tout cela.

3. L’épreuve du feu

Différentes écoles : couvercle de la cafetière fermée ou ouverte. J’avoue avoir un faible pour ouverte. Je trouve aussi que cela a changé le goût : sûrement parce que je l’arrête pile au bon moment, mais ça je t’explique juste après. Revenons à sa mise sur le feu. Je suis la première à mettre toujours au max parce que je suis trop pressée de boire mon café. Bon en réalité, est-ce 4 minutes vont changer le cours de ma matinée ? Alors oui à la douceur de la flemme, de la plaque.

4. Musique pour mes oreilles…disait mon papa

Et clairement, le café qui monte et se forme dans la moka, c’est une mélodie…Mais attention ! Quand tu entends l’entends faire plein de petits gloups un peu nerveux, c’est qu’il est sûrement déjà trop tard. Au premier bruits, lorsqu’il a monté, paf on l’écarte de la flemme ! Et on remue doucement avec une petite cuillère pour que toutes les arômes se mélangent savamment…

Bons sentiments

Tu l’as compris, je ne suis pas du tout prête à abandonner la moka. Je crois que ce serait un abandon d’une partie de moi que je ne peux accepter. Je suis néanmoins prête à changer quelques habitudes pour mettre des paillettes dans ma bouches. Et je t’assure que pour une nana comme moi qui vit pour des habitudes comme celle de faire le café le matin, c’est un sacré pas engagé !
Et c’est le moment où je te demande à mon tour : tu ne veux pas essayer juste pour voir ?

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